Regards : Le coaching ringardisé ?

RegardsBeaucoup d’articles et de débats sur les réseaux sociaux se posent la question de l’avenir du coaching. Est-il raisonnable de voir éclore autant d’écoles de coaching ? Comment reconnaitre le coach professionnel dont on aurait besoin parmi la multitude de personnes reconverties pour de bonnes ou moins bonnes raisons au coaching ?

Quels regards porte Akoté sur cette question ?

Un nouveau procès d’intention !
Après avoir souffert d’une image peu flatteuse, « si j’ai besoin d’un coaching, c’est que j’ai un problème ! », le coaching est devenu un must, « jamais sans mon coach ! … ». Ni l’un, ni l’autre ne sont évidemment pertinents. Le coaching est là pour soutenir un apprentissage en permettant à la personne de donner le meilleur d’elle-même.

Il doit maintenant faire face à un procès en efficacité ! Dans un monde tourné vers l’hyper performance, mesurée comme l’accomplissement d’un maximum de tâches en un minimum de temps, le coaching est désormais accusé d’être trop coûteux. Couteux en énergie rare, le Temps.

Certains ont donc trouvé qu’il était plus judicieux de le remplacer par du coaching utile, la réalisation de 30 minutes sur le terrain…soit l’inverse du principe même de non substitution. Nous n’en contestons pas l’usage, ça s’appelle du tutorat ou du mentorat. C’est un mode d’intervention fondé sur le fait que vous êtes un référent, un sachant centré sur le contenu, orienté sur la résolution d’un problème et pas nécessairement sur les interactions ou le processus relationnel. Vincent Lenhardt le caractérisait déjà il y a une quinzaine d’années par la métaphore « poisson/canne à pêche ». Le coaching étant une activité se rangeant dans l’apprentissage de la « pêche » et les gestes pour le faire !

Le coaching repose sur des convictions et une posture.
Du domaine des convictions ou de la philosophie sous-jacente, il y a tout d’abord le fait de croire dans le potentiel de développement et de changement des personnes. On croit en effet :

  • Que le coaching n’est possible que si le coaché est le principal acteur de cette démarche,
  • Qu’il n’est efficace que si on tient compte de l’environnement et du système dans lequel le coaché opère,
  • Qu’il ne réussit que si on respecte le rythme de chacun et on favorise l’émergence de déclics et actions qui sont propres à chaque personne.

Pour la posture, beaucoup d’écoles s’accordent sur l’importance d’une écoute profonde, une capacité à créer un espace relationnel propice au développement (présence à soi et à l’autre, ouverture, juste distance…) et d’une capacité à jongler entre position basse et position haute en fonction du besoin du coaché à un moment donné.

On pourrait avoir recours à toutes les modalités qu’on veut ou presque et innover dans sa façon de faire : processus court, long, alternant des regards croisés, des détours, des trainings digitaux ou présentiels etc…pourvu qu’on respecte la philosophie sous-jacente et que le coach travaille sa posture. Posture qui parait simple ; elle nécessite cependant un travail profond sur soi, sur ses modèles, ses outils, et une connexion permanente avec son environnement et ses évolutions.

Dans un monde en constante transformation, l’accompagnement des personnes et des organisations est non seulement toujours d’actualité, mais fera très probablement partie des métiers de demain.

Noelle Philippe nous suggère de prendre le temps de regarder ce que le coaching professionnel peut apporter au coaché.
Et si on reconnaissait l’importance d’une relation humaine en face à face, respectueuse de la personne ? Et si on prenait en compte le besoin fondamental de l’être humain à être entendu et reconnu dans son vécu, dans sa souffrance et ses espoirs, dans ses limites et ses talents ?
Est-ce ringard d’être en relation, de cultiver l’authenticité et la profondeur ? Il est si facile de juger, de classer et de catégoriser l’autre.
L’accompagner, marcher à côté, à son rythme, saisir son fonctionnement et l’inviter à la découverte…de lui-même est délicat, jamais acquis.
Etre écouté, reconnu, accompagné dans ce respect et cette délicatesse est-ce ringard pour la personne ?
Alors si c’est oui j’assume ma ringardise, avoue-t-elle !